exposition : Photographier la tranchée (1914-2024)

À la fois théâtre d’affrontements mais aussi lieu de vie, la tranchée irrigue l’imaginaire collectif de la Grande Guerre. Pourtant, alors qu’on les croyait oubliés, le « boyau » et la « cagna » n’ont jamais vraiment disparu et ont traversé les différents conflits du 20e siècle à travers les objectifs des photographes des armées françaises.

Cette sélection comporte quatorze photographies, issues des collections de l’Établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense et du musée de la Grande Guerre de Meaux ainsi qu’un cliché de la photojournaliste française Chloé Sharrock. L’ensemble invite les visiteurs à plonger au cœur des tranchées, de la Première Guerre mondiale à nos jours, pour comprendre, aux côtés de ceux qui les ont habitées et décrites, comment on les construit, comment on y vit et comment on s’y bat.

Lors de la construction, les photographies insistent sur les techniques, le matériel ainsi que sur les contraintes géologiques et

météorologiques auxquelles sont confrontés les soldats.

Devenue dans un deuxième temps lieu de vie, ou de survie, la tranchée abrite alors les activités courantes comme les repas ou la

correspondance épistolaire. Au plus près des Poilus, les photographies mettent en lumière leurs espoirs, leurs peurs mais aussi leur lucidité quant au destin qui les attend.

Enfin, il faut photographier autant que possible la vocation première des tranchées : combattre l’ennemi. Les images témoignent alors de la double utilité des tranchées, à la fois lieu de départ des assauts et ligne de défense où se joue la surveillance des positions ennemies, depuis les champs de bataille de la Marne jusqu’à l’Ukraine d’aujourd’hui.

En mêlant ces trois moments, il devient possible de s’approcher de ce que peut représenter la tranchée pour un combattant qui s’y installe, souvent pour une longue période. C’est en tout cas la force des photographies présentées dans l’exposition.